Trelawney ; Prévision du Sinistros 95%

Les bracelets, perles et colliers de Vénus se cognaient les uns aux autres, tout comme ceux appartenant à son époux, Edward. Les deux vivaient dans une caravane et étaient des nomades. Étant tous des voyants, ils se nourrissaient du gain qu'ils récoltaient. En fait, les Trelawney (cela était leur nom de famille) étaient bien plus que de simples voyants. En effet, les deux personnes unis par les liens du mariage étaient des sorciers. Des sorciers vivant discrètement auprès des moldus qui ne voyaient en eux que du bon et rien de sorcier... Aujourd'hui, comme depuis une semaine, Hedwige, une moldue sans cervelle à la belle et longue chevelure blonde et à la peau pâle, se rendait dans la caravane de la famille Trelawney composée de deux personnes (et bientôt de trois).

« Ooooh. Mme Trelawney, s'il vous plaît, lisez-moi encore une fois l'avenir, je vous en supplie. »

Encore et toujours la même chose, comme d'habitude. Le problème, c'était que la puissance de Vénus commençait à diminuer et de plus, elle ne voyait jamais rien dans ses boules, ses tasses de thé ou encore ses assiettes de couscous. Enfin bref, cette fois, de façon à ce que cette sale moldue ne remette plus jamais les pieds ici, la femme d'Edward sortit le grand jeu... Elle sortit de son placard une boule de cristal et la plaça au centre d'une table où d'un côté se trouvait Hedwige et de l'autre Vénus.

« Muaahaha. Je vois des choses sombres, Hedwige. La mort te tend les bras. Ils te veulent, Hedwige. Noooon, ils veulent te manger, te bouffer. Muaahaha. »

Bien plus pâle qu'auparavant, Hedwige poussa un cri de terreur tandis que le rire givré de Vénus résonnait encore et toujours. Morte de peur, la moldue sortit de la caravane en courant, même si ses jambes tremblaient énormément...

« Muaahaha... Haaaaaaa. Je me suis enfin débarrassée de cette pauvre troll miniature et... Oooh, Edward j'accouche et ça, mon troisième oeil ne me l'avait pas dit ! »

Pris par surprise, Edward se réveilla (il dormait toujours pendant les consultations de sa femme auxquelles il est habitué depuis un moment maintenant. Sa femme ne pouvait pas accoucher maintenant, se disait celui-ci. Elle n'était enceinte que de sept mois. Il en restait deux encore à attendre. Cela n'était pas normal d'ailleurs...

« Mais euuh, chérie, tu es enceinte de sept mois seulement, ce n'est pas un peu trop tôt pour mettre au monde notre enfant ? »

« Par la barbe de Merlin, je vais te tuer espèce de troll des montagnes ! Je suis enceinte de neuf mois, tu ne sais même pas depuis combien de temps on attend un enfant et toi, tu me dis je t'aime tous les jours. Je suis sûre que tu ne te rappelles même plus de notre mariage débile ! »

Et toc, un point de gagné pour Vénus vu que son mari ne releva pas. Non mais, pour Noël, une chose sera sûre, la jeune femme lui achètera une cervelle, juste pour qu'il ait au moins quelque chose dans son crâne, presque vide...

La bouche grande ouverte, Edward sortit de la caravane tandis que Vénus lui criait dessus pour que celui-ci revienne l'aider. En fait, le jeune sorcier cherchait une voiture ou encore un taxi pour ne pas trimballer leur machine jusqu'à un hôpital. Lorsqu'il revint dans la caravane auprès de son épouse, celle-ci lui écrasa son poing dans la figure.

« Tu le fais exprès ? On est pas des moldus, on n'utilise pas leurs objets à deux millions de gallions, gros troll des montagnes. On est des sorciers, alors quand vas-tu nous faire transplaner ? »

Et dire que la mère de Vénus avait prévenu sa fille de la bouse de dragon qu'elle allait épousé... Mais celle-ci n'avait pas voulu l'écouter. Voilà où elle en est maintenant...

Enfin bref, une fois dans le Londres des sorciers, à Ste Mangouste, l'unique hôpital leur appartenant en Grande Bretagne, Vénus fut soulagée. Elle allait enfin pouvoir mettre son enfant au monde. Lorsque ce fut fait, l'infirmière leur annonça que c'était une fille.

« Madame et Monsieur Trelawney, toutes mes félicitations, vous avez une petite fille. »

Elle tendit l'enfant à Vénus et celle-ci choisit son prénom après avoir terminé avec ses « Ooooh » d'émerveillement. L'enfant s'appelerait donc Sibylle Patricia...

Retour aux sources pour la famille Trelawney. Ils ont en effet quittés les moldus et leur caravane pour s'installer dans une vraie maison à Pré-au-Lard. Là au moins leur fille Sibylle gradirait normalement, dans le monde auquel elle appartient... La petite n'a que deux ans (eh oui, déjà deux ans, le temps est passé si vite) et déjà la jeune enfant à la tête dans les boules (celui qui pense à autre chose est vraiment un tordu xD). En effet, sa mère lui a apprit toute petite à manier une boule de cristal, les cartes du Tarot ou encore comment lire dans des tasses de thé. Sibylle adore toutes ces choses et tous les jours, au petit matin, c'est vers eux qu'elle va et non pas vers ses parents réclamer le petit déjeuner...

Enfin bref, c'est quelques années plus tard, environ vers ses huit ans que les premiers pouvoirs de l'enfant se font sentir. Elle était dehors, sous le ciel nuageux et le paysage couvert de neige lorsqu'une vieille sorcière passa et s'approcha de Sibylle qui jouait devant sa maison à jeter une boule de cristal dont elle ne se séparait jamais, d'une main à l'autre. Celle-ci lui prit sa grosse boule lorsqu'elle remarqua qu'elle était réelle et énervée, Sibylle se leva, sa boule lui revint dans ses mains et la vieille fut transformée quelques minutes en une tasse de thé.

« Tiens, prends ça salle grosse méchante sorcière. Je te conseille d'aller voler la boule de quelqu'un d'autre, car sinon, je préviens mes parents et ils t'en mettront une, non mais oh ! »

Depuis ce jour-là, la fille ayant la tête dans les boules fut félicitée par ses parents qui pensaient que vu son âge, il n'y a plus de très grandes chances que leur fille ait de la magie dans ses veines. D'ailleurs, ils sortirent dehors embrasser la vieille sorcière qui avait énervé Sibylle. Surprise par le style des vêtements, stupidement copié par leur fille, elle poussa un cri et transplana rapidemment vers d'autres terres où elle sera mieux reçue, sûrement...


« Chère Miss Trelawney,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au Collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, chère Miss Trelawney, en l'expression de nos sentiments distingués.
Albus Dumbledore,
Directeur Adjoint de Poudlard ».

« Maman, je viens de recevoir ma lettre venant de Poudlard. Quand allons-nous acheter mes fournitures scolaires ? »

« Eh bien, pourquoi ne pas nous rendre sur le Chemin de Traverse tout à l'heure ? En attendant, nous pourrions essayer de trouver ce qu'il nous faut dans le village, qui sait peut-être qu'on trouvera des choses intéressantes... Et en même temps, tu auras ton cadeau d'anniversaire pour tes onze ans ma puce. »

Eh oui, en effet, aujourd'hui c'est le jour de onze ans de Sibylle Patricia Trelawney. Dans sa famille, les anniversaires sont fêtés et les enfants reçoivent chaque année de nombreux cadeaux, coutant cher ou au contraire, ne coutant rien. Chez les Trelawney, ce qui compte c'est le geste et pas le prix du cadeau. Après tout, personne n'a les mêmes moyens et cela est pareil chez les moldus...

Enfin bref, une fois au centre du village qu'est Pré-au-Lard (il ne faut pas oublier que Sibylle et sa mère mirent très peu de temps car leur maison se trouve tout près), la femme et son enfant décidèrent de prendre la première à droite où se trouvait la boutique de Scribenpenne. Une fois à l'intérieur, les deux membres de la famille Trelawney prirent des parchemins et plusieurs plumes, comme le demandait Poudlard. Une fois cela acheté, les deux filles se dirigèrent vers chez Derviche et Bang où Sibylle prit un chaudron pour les cours de potion qu'elle allait avoir à Poudlard. Elle prit aussi une nouvelle boule de cristal. Elle brillait et était neuve.

« Maman ? Puis-je avoir cette nouvelle boule de cristal pour mon anniversaire, s'il te plait ? »

« Si cela peut te faire plaisir, qu'il en soit ainsi... »

Voilà, c'est en achetant cette boule de cristal et ce chaudron que les deux filles terminèrent leurs courses à Pré-au-Lard. Maintenant, il fallait se rendre à Londres où se trouvait le Chemin de Traverse. La fin de la journée approchait et cela était parfait : les ruelles devaient être presque vides maintenant. C'était cela qu'adorait Vénus : les ruelles désertes sans une sorcière qui court après son enfant parce que celui-ci s'éloigne ou touche à quelque chose alors que sa mère lui avait dit non. Enfin bref, Vénus aimait faire ses achats sans qu'il y est trop de monde et c'est ce qui se passait en fin de journée...

Vénus sortit sa baguette magique de sa longue robe rose et fit un mouvement simple : bouger sa baguette de haut en bas. Un énorme bus arriva alors et Sibylle ouvrit la bouche en grand (n'imaginez pas, vous seriez choqué xD). C'était le Magicobus, transport d'urgences pour sorcières et sorciers en perditions et en tous lieux. Vénus grimpa dans le bus, Sibylle sur ses talons. Sans perdre une seconde, la mère de l'enfant s'adressa directement au chauffeur :

« Bonjour. Amenez-nous au Chaudron Baveur s'il vous plait. »